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Soudan: La question de la base militaire russe au cœur du coup d'état



Personne n'a été dupe du refus de l'armée soudanaise de condamner la mutinerie opérée par des éléments de la base des blindés d'ashaga, connue notoirement comme une place forte de l'ex président El Béchir. C'est que l'état major de l'armée conduite par le lieutenant-général Othman Mohamed Al Hossein, n'hésite pas à exprimer ses divergences profondes qui lézardent l'édifice jusqui'ci généralement compacte de l'appareil de la transition consécutive à la chute de El Béchir.


En effet, l'armée soudanaise est favorable à l'établissement d'une base militaire russe dans la zone navale de Port Soudan, le principal port du pays. Surtout depuis que le président Poutine est favorable à la mise sur pied depuis le 16 novembre 2020 de la première base militaire russe sur le continent africain depuis la fermeture de celle de Berbera en Somalie en 1977 et de Noechkla en Erythrée en 1991 qui pourra abriter des bateaux munis d'armes à propulsion nucléaire et une immersion dans le système de surveillance par drones et de défense russe dans cette zone stratégique face au Golfe d'Aden et au carrefour de 10% des échanges économiques mondiaux entre l'Afrique, le monde arabo musulman et l'Asie. Cette base qui permettra à la Russie déjà présente à Tartous, en Syrie, de prolonger son emprise sur le golfe persique.


Une perspective qui fait peur aux occidentaux en tête de file les États-Unis, lesquels multiplient des actes à décourager cette initiative. En activant son réseau tapi au sein de l'appareil de la transition politique au Soudan. Prenant l'initiative de son propre chef, le département d'État à la suite de la visite du très occidental premier ministre de la transition Hamdok, soupçonné d'être affilié à un Think-tank financé par le milliardaire Georges Soros, a retiré spectaculairement le Soudan de la liste rouge des " parrains du terrorisme". Ce qui permet au pays d'être crédible de nouveau par rapport aux financements européens qui pleuvent sur le Soudan. La France qui lorgne vers le juteux marché de la reconstruction du Soudan, a organisé une réunion internationale en début d'année dite du " Grand Palais éphémère" réunissant les pays de l'Union européenne à l'effet de tabler sur l'appui à apporter au pays. Sans attendre la réponse des autres, le président Macron a solennellement annulé lors du discours d'ouverture près de 60 milliards d'euros de dettes soudanaises. Entrainant à sa suite, tous ses partenaires traditionnel réunis au sein du " Club de Rome" et du " club de Paris" pourtant généralement considérés comme rigoureux mais qui ont surpris tous les analystes financiers en accordant des prêts non concessionnels au Soudan.


Du coup, l'atmosphère est à couper le souffle à Khartoum où l'on épilogue sur la suite de cette affrontement sur fond de rivalités économiques et militaires.

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