Russie-Afrique : Moscou avance au Mali, après le retrait de la force française Barkhane

Le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, le Colonel Sadio Camara, a reçu en audience l’Ambassadeur de la Russie au Mali, Igor Anatolievich Gromyro, mardi 15 juin 2021 dans la salle de conférence de son département. Les deux personnalités étaient entourées de leurs proches collaborateurs.

A sa sortie d’audience, le diplomate russe a confié qu’il était venu discuter avec le ministre sur un certain nombre de questions d’intérêts communs. Il s’agissait aussi pour lui d’inviter le ministre Camara à prendre part à une conférence sur la Sécurité qui doit se tenir très prochainement en Russie. «Cette conférence est très importante pour mon pays», a déclaré M. Igor Anatolievich Gromyro.

Cette audience intervient quelques jours après l’annonce du président français Emmanuel Macron d’arrêter les opérations militaires de la force Barkhane dans le Nord du Mali.

Depuis la chute des autorités de la Transition malienne, le 24 mai, des voix réclament lourdement le départ de la France et son remplacement par la Russie. Le départ annoncé des troupes françaises de Barkhane du Mali est d'ailleurs perçu comme une « bénédiction ».

« L’ex-président de la transition Bah N’Daw et son premier ministre Moctar Ouane étaient à la solde de la France. C’est elle qui leur a demandé d’écarter les deux colonels » du gouvernement, affirme l’une de ces pages. Sadio Camara, ministre de la défense dans le premier gouvernement de la transition, est réputé proche de la Russie où il s’est formé trois ans. Sa mise à l’écart, comme celle de Modibo Koné, a été le déclencheur des événements ayant conduit à l’arrestation, puis à la démission, des chefs de l’exécutif.

Les partisans d’une intervention russe se disent conscients que ce ne serait pas par pure charité. « Nous connaissons les réalités des relations d’État à État, les intérêts priment. Toutefois, avec la Russie ce sera un partenariat gagnant-gagnant », veut croire Kibili Demba Dembélé, dont la plateforme Waati Sera porte aussi le discours prorusse. « Nous ne voulons plus de partenaire demi-dieu qui, même en cas de bavure, ne rend point de compte », fait-il valoir.