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Mali: «Le gouvernement exige du président Macron d’abandonner définitivement sa posture néocoloniale



Dans un message lu à la télévision nationale malienne, le gouvernement de la Transition au pouvoir a exigé du président français Emmanuel Macron d’en finir « définitivement » avec « sa posture néocoloniale paternaliste et condescendante », après des propos « haineux et diffamatoires » tenus par le patron de l’Elysée en Guinée Bissau le 28 juillet, pendant sa tournée africaine.


La gouvernement de la Transition au pouvoir au Mali a « exigé » ce dimanche 31 juillet 2022 du président français Emmanuel Macron qu’il en finisse avec « sa posture néo-coloniale » et taise ses critiques contre l’armée malienne, l’accusant d’attiser les haines ethniques. « Le gouvernement de la Transition exige du président Macron d’abandonner définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante et comprendre que nul ne peut aimer le Mali, mieux que les Maliens eux-mêmes », a déclaré avec insistance, à la télévision publique le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.



« Le gouvernement de la Transition rappelle que le Mali est un des grands empires en Afrique de l’Ouest, berceau d’une civilisation multiséculaire et pays de tolérance, repose sur sa diversité ethnoculturelle, sa bonne cohésion sociale entre toutes les ethnies, entre toutes les communautés qui le composent », a-t-il ajouté lors du même discours.


Le colonel Abdoulaye Maïga réagissait aux propos jugés « diffamatoires », tenus jeudi en Guinée-Bissau par le président français. Évoquant le Mali, pays avec lequel la France est froid depuis plus d’un an parce que accusé de d’être à l’origine de la dégradation de la situation sécuritaire au Mali, Emmanuel Macron avait estimé que la responsabilité des États ouest-africains était d’œuvrer pour que « le peuple malien puisse […] exprimer sa souveraineté populaire » et « bâtir le cadre de stabilité » permettant de « lutter efficacement contre les groupes terroristes ». « Puisque force est de constater que les choix faits par la junte malienne aujourd’hui et sa complicité de fait avec la milice Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme, ça n’est d’ailleurs plus leur objectif et c’est ce qui a présidé à notre choix de quitter le sol malien », avait-il ajouté.


De son côté, Bamako a toujours réfuté avoir fait appel au groupe paramilitaire russe Wagner, présent au Mali sur une « base commerciale » selon la Russie. A ce propos, Abdoulaye Maïga a également critiqué des « accusations erronées » de la part d’Emmanuel Macron « malgré les démentis » du pouvoir malien.


Bamako a également condamné « avec la dernière rigueur » les propos « haineux et diffamatoires » du président Macron alertant sur les exactions imputées à l’armée malienne contre des membres de la communauté Peuls lors de récentes opérations.


L’armée malienne et les paramilitaires russes ont été notamment accusés de s’être livrés à un massacre de civils dans la localité de Moura (centre) où, selon l’ONG Human Rights Watch, quelque 300 civils auraient été exécutés fin mars. Selon le gouvernement malien, ces « accusations graves » du président français sont de nature à « susciter la haine ethnique » au Mali où, reconnaît Bamako, « ces dernières années le tissu social a été dégradé à cause des conflits communautaires ». Pour le gouvernement malien, cette dégradation a été aggravée par des sponsors internationaux qui alimentent des groupes armés terroristes sur le territoire « Force est de reconnaitre que ces dernières années, le tissu social a été dégradé à cause des conflits communautaires instrumentalisés par des groupes terroristes et leurs sponsors étatiques étrangers. », a martelé Abdoulaye Maïga.


Poursuivant sur cette question, Abdoulaye Maïga insiste sur le travail que mènent les forces armées « multiethniques, professionnelles, républicaines », dans le seul but d’assurer « préservation et la protection de l’ensemble » des populations du Mali. « Le gouvernement de la Transition rappelle que le renforcement de la cohésion sociale demeure l’un de ses objectifs prioritaires non-négociable ; elle ne ménagera aucun effort pour réussir cette mission. Il convient enfin de rappeler avec force que nos vaillantes forces de défense et de sécurité, qui sont multiethniques, professionnelles, républicaines et résolument engagées, demeurent un rempart solide pour la défense de la patrie, la préservation et la protection de l’ensemble de nos concitoyens dans leur diversité ethnique ».rappelle-t-il avant de conclure qu’ « Il est important que le président Macron se remémore constamment le rôle négatif et la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda ».


Les relations entre Paris et Bamako se sont fortement dégradées depuis un an. Après neuf ans de présence militaire au Mali, via l’opération Serval puis Barkhane, la France, accusée d’alimenter le terrorisme et les conflits tribaux dans le pays, a été poussée vers la sortie par les autorités militaires maliennes.



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