Malabo suspend son projet de construction d’un mur sur le tracé de sa frontière avec le Cameroun

Entre Yaoundé et Malabo, les contacts permanents sont maintenus au plus haut niveau et crée une sérénité absolue entre les deux peuples voisins, amis frères. Dans le cadre des concertations ayant abouti à la signature en juillet 2020 d'un accord de coopération en matière de défense et de sécurité transfrontalière entre le Cameroun et la Guinée-équatoriale, le ministre camerounais de la Défense a été dépêché en Guinée Equatoriale du 18 au 19 septembre par le président BIYA, à la rencontre des autorités Equato-guinéennes. Les échanges ont porté notamment sur la situation à la frontière entre les deux Etats.

Cette visite de travail qui a commencé dimanche par la rencontre avec des patrons des services de sécurité équato-guinéennes, a connu son apothéose à travers une audience accordée lundi au Palais du Peuple, par le président de la République de Guinée Équatoriale à Joseph Beti Assomo, en présence de l'ambassadeur du Cameroun en Guinée équatoriale, Désiré Jean-Claude Menguele, du chef d'Etat-Major des armées, le général de corps d'armée, René-Claude Meka, des généraux de brigade Simon Ezo'o Mvondo et Elias Toungue, respectivement Commandant de la Première région militaire interarmées (RMIA1) et Commandant de la Première région de gendarmerie (RG 1).

A la fin de cet entretien, Joseph Beti Assomo a indiqué qu'il était porteur d'un important message du président Paul Biva à « son frère et homologue » équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Les sujets abordés, dira-t-il, étaient « importants et nombreux ». Le président équato-guinéen et l'envoyé spécial du président Paul Biya auront ainsi passé en revue les nombreux sujets d'intérêt commun qui rythment le quotidien des deux Etats voisins. Il a été question entre autres de l'évaluation de la situation à la frontière commune entre les deux pays. De l'avis des deux Parties celle-ci s'est fortement améliorée depuis la signature de l'accord de Sipopo en juillet 2020. Comme signe de décrispation, les autorités équato-guinéennes ont suspendu le projet de construction d'un mur de séparation sur le tracé de la frontière entre le Cameroun et la Guinée-Équatoriale. Ce projet avait été envisagé suite à une grande poussée migratoire de Camerounais vers la Guinée-Equatoriale mais aussi à cause de plusieurs conflits sociaux, entre les communautés camerounaise et Guinéenne en Guinée-Equatoriale ; les Camerounais étant régulièrement accusés entre autres de vol et de trafics illicites...

La suspension de ce chantier n’exclut pas pour autant une vigilance absolue des deux États sur les zones de contact, notamment les points de passage transfrontaliers.

La visite de travail du ministre camerounais de la Défense intervient également à la veille d'importantes échéances électorales en Guinée Équatoriale. Il ya donc urgence quant au renforcement de la sécurité au niveau de la frontière commune entre les deux pays.

Les enjeux sécuritaires ont aussi porté sur les assurances judiciaires entre les deux Pays. Joseph Beti Assomo a ainsi rappelé que les tribunaux camerounais avaient récemment jugé et sévèrement condamné les auteurs de la tentative de déstabilisation et d'atteinte à la sûreté de l'État équato-guinéen en 2017. Il s'agissait pour la triste et malheureuse circonstance d'un groupe de mercenaires de diverses nationalités, heureusement stoppés et mis aux arrêts grâce à l'efficacité et à la vigilance des services de sécurité camerounais.

Les deux parties n’ont pas manqué d’évoquer la situation de la communauté camerounaise en territoire équato-guinéen. Celle-ci –régulièrement pourchassée sur le sol guinéen pour « irrégularité » notamment, se met progressivement à jour de la règlementation en vigueur, à la grande satisfaction du pays d'accueil.

De leur côté, les autorités Equato-guinéennes se sont montrées satisfaites du traitement réservé à leurs ressortissants en transit, en visite ou résidants sur le territoire camerounais.