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Les sites miniers au Cameroun enregistrent déjà près de 200 morts. « C’est trop ! » s’indigne l’Association Nature and Justice



Les acteurs de la société civile, les experts du secteur mines et forêts et bon nombre de jeunes ont présenté le record alarmant des violations et abus qui affectent la vie des communautés environnantes des sites miniers et massifs forestiers. En violation du Code minier et de la Loi-cadre sur l'environnement, les exploitants privent ces communautés des avantages de leurs activités minières. En plus de la corruption, l’industrie extractive alimente de nombreux problèmes sociaux, écologiques et fonciers. Notamment la dégradation des sols, la perte en vies humaines, en passant par la violation des droits humains, les risques sanitaires, les conflits sociaux et les pertes économiques. A en croire ces experts invités par l'Association Nature and Justice, les populations locales sont les plus touchées par ces impacts négatifs.


Ketté, Bétaré Oya et Kambélé sont des villages de la région de l’Est où les trous miniers côtoient les habitations. Dans ces localités, les affres de l’exploitation minière sont plus perceptibles, connues comme des zones de fortes maltraitances, parfois inhumains infligés aux populations qui, lorsqu’elles ne sont pas dessaisies de leurs terres, elles sont violentées dans les chantiers par leurs employeurs. Tel que nous confie la présidente de l’Association Nature and justice, Adrienne Engongo Moussang, « ce sont situations qui tendent à transformer des champs miniers en foyers de conflits et qui pourraient empirer si rien n’est fait. D’ailleurs, ces sites d’exploitation artisanale de l’or ont enregistré 192 décès entre 2014 et 2022 ».


Dans l’espoir de limiter la saignée, l’Association Nature & Justice a réuni la presse le 04 novembre 2023 à Yaoundé autour du thème : « impacts socio-économiques, écologiques et fonciers des industries extractives au Cameroun. Impératif pour des solutions non-violentes des litiges ». Elle appelle les autorités en charge de l’industrie extractive à faire appliquer le code minier et autres textes en vigueur. « Selon des indiscrétions, certains exploitants miniers, surtout étrangers, qui n’hésitent pas à dégainer sur des populations lors des revendications conflictuelles ». Affirme Adrienne Engono, tout en spécifiant les lignes du droit à respecter : Combattre la corruption dans le secteur minier ; Renforcer les mesures pour la promotion de la non-violence sur et hors Des sites ; Protéger les populations riveraines contre la spoliation de leurs terres ; Limiter la pollution des cours d’eau ; Combattre le travail des enfants ; Respecter les droits des femmes ; Restaurer les sites après exploitation ; Limiter l’utilisation des produits dangereux et toxique ; Protéger les travailleurs contre les abus des employeurs.


Cette sortie de la société civile intervient au moment où le gouvernement présente « les grands projets miniers en cours de réalisation au Cameroun ». C’est ce qu’affirme le Professeur Fuh Calistus Gentry, en signant avec la Cameroon Mining Compagny Sarl (CMC), une convention minière sur l’exploitation du minerai de fer de Mbalam dans les régions de l’Est et du Sud. Ce Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique par intérim a également rencontré le même jour du 05 octobre GEOVIC, entreprise d’exploitation du Rutile d’Akonolinga dans la région du Centre. A l’issue des échanges, il lui demande de présenter son cahier de charge avant la fin du mois, au risque de se voir greffer de nouveaux partenaires pour une accélération des travaux dans ce projet.

 

Téclaire BIGERTH

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