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Le Nigeria perd sa place de premier producteur de pétrole, au profit de l’Angola



C’est désormais officiel. Le Nigeria n’est plus le premier pays producteur de l’or noir en Afrique. Après avoir dominé le classement durant plusieurs années, le pays le plus peuplé du continent, vient ainsi d’être détrôné par l’Angola. Entre autres causes liées à cette rétrogradation : infrastructures défaillantes, corruption et vol de pétrole. Par contre l’Etat angolais a su préserver sa production, en allant en guerre contre toutes pratiques de corruption.



La production pétrolière de la plus grande économie d’Afrique de l’Ouest, n’a cessé de baisser depuis 2020, et elle atteint désormais son plus bas depuis plus de 30 ans.


Au mois d’août 2022, selon une source à l’Etat fédéral du Nigéria, « la production pétrolière nationale s’élevait à seulement 972 000 barils par jour, soit 112 000 de moins qu’au mois de juillet ». L’une des principales causes est que les autorités peinent à faire face au vol de pétrole le long des pipelines, un phénomène qui semble de plus en plus hors de contrôle.



Entre 400 000 et 700 000 barils de brut seraient détournés et certaines compagnies pétrolières affirment que jusqu’à 80% de leur production est volée. Cela se traduit par un manque à gagner de plusieurs milliards de dollars pour le gouvernement nigérian, dont les revenus pétroliers sont également en chute libre.


En juillet, indique notre source, la compagnie nationale pétrolière NNPC n’a pas communiqué de revenus, alors que les exportations pétrolières s’élevaient à un peu plus de 5 millions de dollars US au mois de mai, contre quasiment 76 millions de dollars cinq mois plus tôt.


La chute de la production pétrolière du Nigeria se double aussi de dépenses pharamineuses pour maintenir d’importantes subventions sur l’essence, qui tirent un peu plus la croissance vers le bas. Ces tares managériales s’opposent à une politique particulièrement soutenue, de la part de l’Angola, qui jusque là était officiellement le deuxième producteur africain de pétrole, derrière la puissance Nigériane.



Ce qui fait la force de l’Angola


Parvenir à détrôner le Nigéria, ce grand bon qualitatif est à mettre à l’actif du président Lourenço. Depuis son arrivée à la tête du pays en 2017, en remplacement de son prédécesseur Jose Eduardo dos Santos, il avait promis de lutter avec acharnement contre la corruption endémique qui gangrenait l’économie angolaise. Il a ainsi réduit le vol, les détournements de deniers publics et les trafics de pétrole, contrairement à ce qui se passe au Nigéria.

En tant que deuxième exportateur de pétrole d'Afrique subsaharienne, après le Nigeria jusque-là, les recettes d’exportations du pétrole angolais, gérées à bon escient, ont permis au pays d’engager de grands chantiers, notamment en renforçant la capacité de raffinage de pétrole du pays. C’est ainsi que début août 2022, L'Angola a inauguré à Luanda un nouveau site –l'un des nombreux projets à plusieurs millions de dollars initiés par le président Lourenço –multipliant par quatre la production de sa seule raffinerie, afin de réduire sa dépendance aux importations de carburant alors que le pays est producteur de pétrole.


La nouvelle installation, construite avec le soutien du géant italien Eni, portera la production de carburant de l'Angola à 1,58 million de litres par jour et doit contribuer à réduire de 15% ses importations annuelles, selon la compagnie pétrolière nationale Sonangol.


Même si selon les chiffres officiels, le pays ne produit qu'environ 20% des produits raffinés dont il a besoin.


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