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Guinée - Russie / Coopération : les relations au beau fixe



L’axe Conakry-Moscou se renforce et se pérennise. Lâché de toutes parts par les occidentaux à cause de son projet de nouveau mandat en Guinée, Alpha Condé a en effet tourné le dos aux occidentaux pour se rapprocher de la Russie et de la Chine afin de s’assurer de la garantie politique, économique et diplomatique des deux grandes puissances sur la scène internationale.


L’on se rappelle encore de cette rencontre légendaire entre le président guinéen et son homologue russe Poutine en marge du premier sommet Russie-Afrique de Sotchi où Alpha Condé tacle devant les caméras du monde entier, le néocolonialisme et l’impérialisme occidental égratignant au passage la France et invitant son homologue russe à un entretien à huis clos. Depuis, c’est de façon décomplexée qu’Alpha Condé vante l’axe Conakry-Moscou-Pékin, jouant de façon subtile sur la rivalité entre grandes puissances qui se battent pour marquer leurs zones d’influences géostratégiques. Alpha Condé ne s’en cache plus. « Poutine est un ami personnel » qui l’a soutenu dans son projet de nouveau mandat et qui a été le premier chef d’État à lui adresser une lettre de félicitations, surtout de reconnaissance.


Au-delà de l’importance géostratégique que représente la Guinée pour Moscou, et des liens historiques qui lient les deux anciens alliés du bloc de l’est, la présence en Guinée de Rusal, numéro Un mondial de l’aluminium est un élément qui pèse lourdement dans la balance. Car pour garder le Cap de son leadership mondial sur l’aluminium, Rusal a besoin au même titre que les entreprises chinoises de la bauxite guinéenne qu’elle exploite depuis des décennies. Sans pour autant renoncer à l’aide et à la coopération occidentale « indispensable » à la survie de son économie, l’occident qui elle-même n’entend pas abandonner ses intérêts dans « les rivières du sud » à Moscou et Pékin, malgré leurs montées en puissance dans l’économie guinéenne, Alpha Condé joue le « chef d’orchestre » par état de fait et par opportunisme politique. À ce jeu, c’est la Chine et la Russie qui sont en train de gagner irrémédiablement là où la Guinée aurait pu tirer son épingle du jeu.


Alpha Condé avait déjà accueilli en 2016 à Conakry son homologue turc Raccep Tayyip Erdogan avant d’effectuer en retour une visite d’Etat la même année à Ankara. Les échanges économiques entre la Guinée et la Turquie sont passées de 30 millions de dollars en 2013 à 190 millions en 2019.

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