top of page
  • 2rp

France /Affaire des sondages de l’Elysée : Nicolas Sarkozy sommé de témoigner devant les juges



Nicolas Sarkozy sur le rubicond de l’humiliation. Le Tribunal de Paris impose à l’ancien président Nicolas Sarkozy de se présenter devant les juges. Le tribunal a ordonné mardi 19 Octobre, l'audition de l'ancien chef de l'État Nicolas Sarkzoy comme témoin au procès de ses anciens collaborateurs pour l'affaire des sondages de l'Élysée, dans laquelle il est jusque-là couvert par son immunité présidentielle. Convoqué le 2 novembre prochain il doit apporter son témoignage à l’Affaire des sondages de l’Elysée sous l’ordre des magistrats. L'ancien président de la République sera obligé de se présenter à la barre dans l'affaire dite " des sondages de l'Elysée.


Condamné à descendre de son piédestal


Le président de la Cour, Benjamin Blanchet, est catégorique : « Il est ordonné que ce témoin soit amené par la force publique pour être entendu ». C’est une victoire pour l’association Anticor à l’origine de l’affaire, ne cesse de répéter que Nicolas Sarkozy est une pièce incontournable dans le dossier. Son témoignage est nécessaire à la « manifestation de la vérité » soutient également le tribunal. Cité comme témoin à comparaître par l'association Anticor, Nicolas Sarkozy avait indiqué, via un courrier de son avocat, qu'il ne donnerait pas suite et ne serait pas présent à l'audience. Selon lui, il s'agit de faits qui se sont produits au cours de son mandat (2007-2012) lui offrant le statut de d'immunité présidentielle. Mais la justice en a donc décidé autrement. Il est attendu devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de la capitale mardi 2 novembre prochain car le tribunal considère que le témoignage de Nicolas Sarkozy est effectivement (...) nécessaire à la manifestation de la vérité" et qu'il est "susceptible d'avoir une influence sur les faits reprochés aux prévenus. Même si selon la Constitution, le chef de l'Etat est couvert par une immunité pénale pour les actes accomplis au cours de son mandat, le texte suprême "ne fait nullement obstacle à ce qu'un ancien président soit entendu en qualité de témoin", a rappelé un magistrat. Le tribunal a cité la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), estimant que la comparution de l'ex-président était aussi motivée par les droits de la défense des cinq prévenus, anciens membres de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy. 264 sondages ont été commandés en 2 ans pour un montant supérieur à 6 millions d’euros. Et ces commandes ne se font pas toujours dans les règles. Des contrats sont passés avec la société de Patrick Buisson (alors qu’il conseillait le président) et certaines enquêtes sont commandées directement aux instituts de sondages sans appel d’offres. Les proches de Nicolas Sarkozy, dont son ancienne directrice de cabinet, Emmanuelle Mignon, Claude Guéant (à l’époque secrétaire général de l’Elysée) ou Patrick Buisson comparaîtront pour « favoritisme » ou « détournements de fonds publics ».


Nicolas Sarkozy et sa véritable descente aux enfers


Le fait que, le tribunal décide que l’ex chef d’état puisse comparaître comme témoin, est un moment extrêmement important pour la justice. C’est du moins ce que pense l’opinion judiciaire et notamment Me Jérôme Karsenti, avocat d'Anticor, lors d'une suspension d'audience. Le 1er mars, Nicolas Sarkozy est devenu le premier ancien président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme dans l'affaire dite des "écoutes". Il s'est vu infliger trois ans d'emprisonnement, dont un ferme, pour corruption et trafic d'influence - une condamnation dont il a fait appel. Le 30 septembre, il a en outre été sanctionné d'un an d'emprisonnement ferme, à purger sous bracelet électronique, pour financement illégal de campagne dans le dossier Bygmalion. Là aussi, il a fait appel, ce qui suspend l'application de la peine. Lors du procès Bygmalion au printemps, qui a eu lieu dans la même salle d'audience que le procès des sondages, Nicolas Sarkozy ne s'était déplacé que pour son interrogatoire. Il était absent au moment du prononcé du jugement. L'ancien chef de l'Etat reste enfin mis en examen dans l'affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne victorieuse en 2007, pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens, ainsi que pour association de malfaiteurs.

Posts à l'affiche
bottom of page