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Ces africains qui se passionnent pour l’élection présidentielle française



Le débat Marine Le Pen - Emmanuel Macron dans le cadre du second tour de l’élection présidentielle de 2022 en France, n’a pas seulement captivé les français, mais également les africains de par le monde.


Qu’ils soient établis en Afrique, en France ou ailleurs, le 20 avril dernier, les africains de toutes les couches sociales se sont précipités devant leurs écrans comme pour un match de finale de Champion’s League. Comme pour les championnats européens de football, les africains se passionnent de la politique française en choisissant leurs favoris. Les africains connaissent par cœur la politique française et ses acteurs, comme ils mémorisent les rues, les avenues et les arrondissements de Paris. On a même vu un africain zemmourrien, malgré son teint noir ébène, tellement quémandeur de son assimilation à la France, qu’il a dû se sentir tenu de traiter les africains d’envahisseurs qui devraient rentrer chez eux ! Hallucinant ! Tandis qu’une autre suppliante des indulgences de la France suggérait instamment que les africains soient privés des envois d’argent en provenance de la diaspora. Quand l’ignorance est ostensiblement affichée, le niveau de ridicule conséquent ne peut qu’inspirer une profonde pitié pour de tels esprits égarés.



Macron ou Le Pen, c’est bonnet-blanc, blanc-bonnet, c’est du pareil au même. Arrêtons en tant qu’africains, de nous faire des illusions infantiles. On a vu des africains d’apparente bonne foi faire campagne pour Jean-Luc Mélenchon, jurant la main sur le cœur que s’ils étaient français, ils voteraient pour le candidat de La France Insoumise, parce-que lui, nous disent-ils, c’est le moins raciste. Fin de la vanne. Plaisanterie de mauvais goût, puisqu’elle dénote à suffisance l’épaisseur de la naïveté de certains africains, dont le raisonnement, du haut de leur âge et de leur vécu, surprend énormément.

La France a été et reste encore un pays esclavagiste. La notion d’esclavage correspond à l’exploitation abusive d’une partie par une autre de façon délibérée et assumée, dans le seul intérêt du dominant et au seul détriment du dominé. Cette réalité est palpable pour l’Afrique sans altération dans ses relations avec la France hégémonique depuis le début des expéditions de 1454 jusqu’à nos jours. Les bourreaux et les victimes sont les mêmes, seuls les vocables et la forme ont évolué. La France a eu tellement de peine à se défaire de l’esclavage que Napoléon a dû le rétablir en 1802, ne comprenant pas comment son pays pouvait survivre à cette pratique immonde. La France est bien le seul pays d’occident qui a gardé une mainmise permanente sur ses anciennes colonies en termes de nazisme monétaire et de pillage systématique des ressources. Nous le pensions déjà, mais Jacques Chirac l’avait déclaré, sans les ressources de l’Afrique, la France serait au même niveau de développement que la Roumanie. Un statut de prédateur que la France assume sans pâlir. Pire, elle a adopté l’attitude arrogante qui lui va si bien, celle de saigner économiquement l’Afrique, tout en lui donnant des leçons de démocratie, de bonne gouvernance et de droits de l’Homme.

Depuis les réseaux mafieux de la Françafrique initiés par De Gaulle et implémentés par Jacques Foccart, tous les présidents français jusqu’à Emmanuel Macron qui ont prétendu vouloir mettre fin à cette nébuleuse du crime organisé n’ont jamais réalisé ce vœu pieux. Comment le pays le plus paresseux d’Europe pourrait-il se défaire de son réservoir de matières premières ? Privez-la de l’uranium du Niger et toute la France sera plongée dans le noir. Faites partir tous les immigrés africains, y compris clandestins de France, et la moitié de ce qui reste des entreprises françaises s’écroule. Sortez tous les africains de l’Hexagone, et il n’y a plus d’équipe de France de Football, de Handball, de Basketball, de boxe, de tennis et j’en passe. Fermez les portes de l’Afrique à toutes les multinationales françaises et la France rentre en cessation de paiement le lendemain matin. C’est pourquoi les aspirations des peuples africains de plus en plus persistantes à l’affranchissement de la France fait autant paniquer les dirigeants français depuis le temps. Tous les assassinats des leaders politiques d’une Afrique délivrée du joug français portent le sceau de la France. Cela est vrai depuis le Général De Gaulle jusqu’à Emmanuel Macron, qui se sont assurés, chacun en son temps, de l’élimination physique et politique de tous les insoumis à leurs fantasmes impérialistes en Afrique, de Barthélémy Boganda le centrafricain en 1958 jusqu’à Idriss Déby Itno du Tchad en avril 2020 en passant par Mouammar Kadhafi en 2011 ou Sankara en 1987. Et non, le rituel mortifère ne changera pas, tant que les intérêts de la France en Afrique seront en jeu, et ce, quel que soit le Président à la tête de ce pays.



Le salut de l’Afrique, qui passe nécessairement par son affranchissement du joug de son prédateur privilégié, ne viendra pas à l’initiative de l’establishment français qui ne saurait se passer de son vampirisme de survie. Il s’agit alors pour nous, africains déterminés à payer le prix de la liberté quoiqu’il en coûte, d’en découdre sans délai avec ce système inique. Le seul débat politique qui doit intéresser les africains, c’est celui de la liberté totale du continent. Se passionner de savoir qui d’un homme ou d’une femme poursuivra la politique d’exploitation de l’Afrique est sans intérêt.


Paul ELLA,

Analyste Financier,

Directeur du Centre Africain de Recherche en Géostratégie

Email : africanrevival2020@gmail.com

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