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Afrique du Sud et les rêves de revanche des forces pro-occidentales



Les élections générales sud-africaines du mois prochain seront déterminantes à bien d’égards pour le développement du pays, aussi bien sur le plan intérieur qu’extérieur. Bien que les éléments pro-occidentaux avec le soutien de leurs parrains espèrent depuis longtemps prendre une revanche sur le Congrès national africain – les forces panafricanistes et pro-multipolaires restent en position de force.



Les dernières semaines et jusqu’à présent – les instruments médiatiques occidentaux et pro-occidentaux – ne lésinent pas dans leurs efforts à tenter de créer une image qui pourrait faire croire à une défaite prochaine de l’ANC (Congrès national africain) – parti historique de Nelson Mandela et principal symbole de la lutte contre le régime raciste de l’apartheid imposé durant des décennies par des descendants de colonialistes occidentaux – lors des prochaines élections générales en Afrique du Sud, prévues pour le 29 mai.


A cet effet, les forces opposées à l’ANC se réfèrent notamment aux derniers sondages, selon lesquelles le parti au pouvoir sud-africain, habitué traditionnellement à plus de 50% de soutien, peut actuellement compter sur 39% des intentions de vote, tandis que les opposants libéraux et pro-occidentaux réunis au sein de l’Alliance démocratique (DA) obtiendraient 27% des votes. Les récents sondages prennent également en compte que la coalition que veut former ladite opposition (regroupant DA et plusieurs autres partis politiques opposés à l’ANC) – pourrait compter ensemble sur 33% des votes.



A noter d’ailleurs qu’un autre parti de l’opposition – les Combattants pour la liberté économique (EFF) de Julius Malema – serait crédité selon le dernier sondage de 10% des voix des citoyens sud-africains. A noter qu’EFF, bien que se positionnant ouvertement dans l’opposition face au parti au pouvoir l’ANC, étant par la même occasion l’une des principales forces politiques du pays – ne fait pas partie de la coalition regroupant les éléments libéraux et pro-occidentaux – car ayant de nombreuses positions résolument plus radicales vis-à-vis des derniers que le parti même au pouvoir. Y compris en ce qui concerne la question de la redistribution des terres agricoles – dont une large partie reste sous contrôle des représentants de la minorité d’origine occidentale et non de souche. De même qu’en ce qui concerne l’orientation en matière de politique internationale – où EFF ne cache pas sa ferme opposition à la politique de l’Occident.


Evidemment, l’intérêt de la minorité mondiale occidentale pour les élections en Afrique du Sud n’est pas anodin. L’une des principales puissances du continent africain et sur de nombreux points – la principale, pays membre des BRICS tourné résolument vers la multipolarité, sans oublier que l’Occident collectif avec à sa tête le régime washingtonien – ne peut pardonner à l’Etat sud-africain sa position ferme et courageuse en soutien à la Palestine – ayant même engagé des poursuites judiciaires à l’encontre du régime sioniste. Peu probable que cela puisse apporter un résultat de poids connaissant la posture de la prétendue «justice internationale», de-facto sous contrôle occidental, mais la symbolique était effectivement forte et au rendez-vous.



A ce titre, le président sud-africain Cyril Ramaphosa n’avait d’ailleurs pas manqué d’indiquer en février dernier – qu’il y aura une tentative de faire tomber le gouvernement actuel – en qualité de punition pour la position sud-africaine en faveur de la cause palestinienne. Cela sans oublier que les forces libérales pro-occidentales en Afrique du Sud, de même que les nostalgiques du régime ségrégationniste de l’apartheid, n’ont jamais abandonné leur projet de prendre une revanche sur l’ANC – symbole justement de la lutte contre l’apartheid – en profitant du système démocratique du pays établi après la fin de la dictature de plusieurs décennies d’une minorité non-africaine, sur la base des divisions raciales. Pouvant par la même occasion compter sur nombreux soutiens en provenance de l’espace occidental, voulant punir et casser la voie pro-multipolaire engagée par l’Afrique du Sud depuis maintenant plusieurs années.


Sauf que les instigateurs qui espèrent un changement de pouvoir en terre sud-africaine doivent garder à l’esprit que malgré les instruments se trouvant à leur disposition – à l’intérieur comme à l’extérieur du pays – ne leur permet pas de conforter jusqu’à présent une quelconque position gagnante. L’ANC, malgré les critiques qui le visent à l’intérieur du pays en raison des problèmes existants – reste le principal parti politique sud-africain. D’autant plus que les dits problèmes, y compris en matière d’insécurité ou de clivages socio-économiques – restent des résultats directs de la politique de plusieurs décennies de l’apartheid, lorsqu’une une minorité a non seulement largement profité des richesses du pays, mais continue encore à le faire et à entretenir les problèmes existants.



A ce titre, il est totalement improbable de voir un héritier occidental de l’apartheid reprendre le contrôle d’un pays africain longtemps martyrisé, à l’instar d’un certain John Steenhuisen, leader de cette opposition libérale et pro-occidentale, ne cachant d’ailleurs pas son soutien au régime otano-kiévien et plus généralement parlant à la politique de l’establishment de l’Occident.


Aussi et selon des experts sud-africains et d’autres pays voisins maîtrisant bien la situation politique en Afrique du Sud – interrogés par Observateur Continental – rien ne laisse présager une perte du pouvoir de l’ANC en Afrique du Sud. Bien que le parti du pouvoir devrait peut-être chercher plus les moyens de travailler avec le parti des Combattants pour la liberté économique – EFF – afin de mieux faire face aux bâtons dans les roues de la prétendue opposition libérale et pro-occidentale, étroitement liée aux intérêts de la minorité planétaire que représente l’Occident collectif.

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