top of page
  • 2rp

Mali: et si la CEDEAO reprenait sa souveraineté et se retournait contre Paris ?



Le Mali se montre de bonne foi suite aux exigences de la Communauté internationale quant à une date des élections, mais visiblement, la partie adverse veut absolument jouer la carte de l’intransigeance. Pourquoi un tel deux poids deux mesures, alors que la Communauté internationale s’est dit accompagnatrice des pays voisins comme le Burkina Faso ou encore le Tchad ?


Dans le cadre de la poursuite des négociations entre le Mali et la CEDEAO, le Médiateur mandaté, Goodluck Jonathan a effectué une visite de travail de 24 heures, le 18 mars 2022 à Bamako.


Durant son séjour en terre malienne, il a rencontré les autorités de la Transition autour des travaux qui portaient en substance sur la proposition d’un chronogramme de la Transition. Le 26 février dernier, la CEDEAO a émis une proposition aberrante du chronogramme qui allait de 12 à 16 mois.


Presque un mois après le passage de l’Institution sous-régionale au Mali, de cette énième rencontre, un consensus était très attendu. Mais au sortir des travaux, il en ressort que cette fois encore, il n’y a pas eu d’accord.

Les autorités de Transition dans un premier temps ont fait une proposition de chronogramme de 36 mois, comprenant des actions relatives aux réformes politiques et institutionnelles, ainsi qu’un plan détaillé pour les élections. Mais, cette première proposition n’a pas été acceptée par le médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan et sa délégation. S’en est suivie une deuxième proposition de 29 mois et une autre de 24 mois par les autorités de la Transition. La CEDEAO a préféré maintenir sa position de 12 mois au cours des échanges.


Et évidemment, sans surprise, les sanctions économiques de la CEDEAO du 9 janvier 2022 contre le Mali sont toujours en cours. Et c’est bien là le cœur du problème.


Alors que le président français Emmanuel Macron met la pression justement sur la CEDEAO et l’Union africaine pour sanctionner encore plus le Mali surtout après que Bamako a déclaré sa souveraineté médiatique, il serait difficile de voir la CEDEAO se montrer plus souple vis-à-vis des autorités maliennes.


En effet, l’ire de Macron ne s’est pas faite attendre, lui qui comptait justement sur la désinformation pour arriver à faire plier le Mali. Le président Emmanuel Macron a déclaré que "un signe d'une course en avant vers le pire" lors de la conférence de presse organisée pour présenter son programme de campagne. "Je condamne avec la plus grande fermeté cette décision qui me semble totalement contraire aux valeurs que portent le peuple malien et le Mali depuis son indépendance". Assez surprenant, voyant que c’est la même personne qui a quelques jours auparavant décidé de la suspension de RT France et de Sputnik.


Mais le président Macron a également appelé la CEDEAO et l’Union africaine à être plus ferme au niveau des sanctions contre le Mali.


Mais jusqu’à présent, le régime de sanction à l’américaine pour asphyxier un pays souverainiste à clairement été un échec.


Les chiffres de la campagne cotonnière 2021-2022 au Mali ont été officiellement dévoilés ce samedi 19 mars 2022. C’était à l’occasion de la fête du coton à laquelle a participé le président de la Transition Assimi Goïta.


Selon les informations publiées par la présidence du Mali, le pays a retrouvé sa place de leader en Afrique en matière de production cotonnière. « Le Mali retrouve sa place de leader sur le continent à travers une production record de plus de 760 000 tonnes au titre de la campagne 2021-2022 », informe la présidence. Avec cette production qualifiée de record par les autorités maliennes, le Mali brise pour le moment la barre de 728 000 tonnes de coton imposée par le Bénin depuis la campagne cotonnière 2020-2021. Le pays passe devant le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.


Et oui, le régime de sanction ne fonctionne visiblement pas à isoler le Mali. Ce qui fait que même si elle le voulait, la CEDEAO ne pouvait pas montrer qu’elle allait à contre sens de la volonté de Macron.


Cela dit, que se passerait-il si la CEDEAO arrêtait justement de s’accorder aux quatre volontés des pays occidentaux et suivait sa propre voix ? Mais surtout, concrètement parlant, que va faire Macron à ce moment-là ?

Mots-clés :

Posts à l'affiche
bottom of page