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Le Niger continue à s’éloigner de l’Occident



Les Etats de la région du Sahel maintiennent le cap d’annulation des accords avec le bloc occidental, y compris dans le domaine militaro-sécuritaire. Les toutes récentes décisions du Niger d’annuler des missions de sécurité avec l’Union européenne confortent la thèse d’un renforcement sans précédent de l’Alliance des Etats du Sahel, conformément aux processus de l’ordre multipolaire international.


Les événements dans le Sahel s’accélèrent et prennent une orientation parfaitement logique et attendue. Après avoir mis à la porte le système de la Françafrique, les Etats de la région – en premier lieu le Mali, le Burkina Faso et le Niger – vont également dans la direction de rupture encore plus globale avec le bloc des régimes occidentaux. Par ailleurs, il est peu probable que cela s’arrête là connaissant le rejet massif par les autorités et la société civile des pays concernés de la politique et de la mentalité représentées par l’Occident collectif.


Pour sa sécurité, le Niger préfère les Russes aux Européens - titre l’un des principaux porte-voix de la Françafrique, le magazine Jeune Afrique. L’organe de propagande hexagonale insiste en ce sens que la toute récente annulation de deux missions de sécurité de l’Union européenne par les autorités du Niger s’est faite en parallèle de la visite d’une délégation militaire russe dans le pays, avec à sa tête le vice-ministre de la Défense Iounous-Bek Evkourov.


De manière générale, ces événements renforcent l’idée que l’Occident dans son état actuel n’a aucun avenir sérieux, d’autant plus dans le domaine militaro-sécuritaire, ni au Sahel ni en Afrique dans son ensemble. Et le fait de montrer la porte de sortie à Paris comme à Bruxelles par les Etats concernés, dont maintenant le Niger, ne doit pas nous faire oublier que Washington est également dans le viseur.


Il est aujourd’hui évident qu’à l’heure où le régime étasunien cherche à prendre la tête du bloc otano-occidental sur le continent africain, en tentant à minimiser les échecs évidents de ses vassaux européens, l’Afrique dans une large majorité comprend parfaitement qu’un prédateur, quelle que soit sa rhétorique, reste un prédateur. Et qu’en ce sens Washington n’a absolument rien à apporter à l’Afrique, autant que les Paris, Londres, Bruxelles, Berlin ou Madrid.


Cela d’autant plus que l’establishment US observe avec extrême inquiétude le renforcement des relations militaro-sécuritaires des pays africains avec la Russie, et que la Chine accentue sa position de partenaire économico-commercial principal et privilégié du continent. La présence de Moscou comme de Beijing, à quelques rares exceptions, est voulue et encouragée par la plupart des Etats d’Afrique. Et Washington à l’instar des autres régimes occidentaux, ne pouvant accepter un tel développement de la situation ne tardera pas à montrer, une énième fois et encore plus, son seul et véritable visage. Lorsque son arrogance, aussi voilée soit elle, sera définitivement mise à nue et ouvrira la même perspective peu radieuse au régime US, que celle qu’a connu et continue de connaître le régime hexagonal.


Les lobbies pro-étasuniens sur le continent africain pourront évidemment continuer à chanter la chanson du disque rayé qui prétend que les USA restent un partenaire fiable. Le fait est que les événements en cours à l’échelle planétaire démontrent, là aussi une fois de plus, strictement le contraire. Et rien ne pourra changer cette réalité. Une réalité qui n’est autre que l’ordre multipolaire mondial, dans lequel le rejet de l’Occident collectif ne fera que s’accentuer.


Enfin et en ce qui concerne le Niger, comme le Mali, le Burkina Faso et plus généralement la région du Sahel – la force commune renforce plus que jamais l’importance de s’appuyer sur le souverainisme véritable, le panafricanisme et la multipolarité. Aujourd’hui, l’Alliance des Etats du Sahel (AES) est précisément cette grande source d’inspiration supplémentaire pour des millions et des millions d’Africains. Le fer de lance des valeurs panafricaines et de la multipolarité sur le continent. Et après les troupes hexagonales, c’est au tour des européistes de plier bagage et quitter le sol du Niger.

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