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Ethiopie : des risques sécuritaires pèsent sur le projet de privatisation des sociétés d’Etat



En Ethiopie, privatiser les entreprises publiques est devenu une nécessité pour parachever la transformation économique du pays. Mais il faudra lever l’obstacle des défis sécuritaires multiformes qui se sont installés, pour mener à bien le processus.


La privatisation des sociétés à capitaux étatiques annoncée par le gouvernement éthiopien est menacée par une succession de risques sécuritaires.


« Ces derniers mois, le conflit entre le gouvernement central éthiopien et les dirigeants de la région du Tigré a dominé l'actualité. Même si les troupes du gouvernement fédéral ont repris le contrôle du Tigré, le conflit illustre des failles potentiellement préoccupantes au sein du système fédéral éthiopien », a fait savoir l'Institute of International Finance (IIF) dans une note publiée à cet effet.


L'autre conflit qui pourrait préoccuper les investisseurs intéressés par ces privatisations est celui qui oppose cette fois-ci l'Ethiopie à ses voisins que sont : l'Egypte et le Soudan, au sujet du barrage de la Grande Renaissance (GERD). Ce projet est pourtant un des piliers forts de la transformation économique du pays.


Enfin, toujours en interne, le vent des réformes entreprises par le Premier ministre, Abiy Ahmed (photo), a débouché sur la décision d'organiser la toute première élection effectivement démocratique qui aura lieu le 5 juin 2021. En Afrique, ce type de transition ne se passe souvent pas sans heurts.


Au-delà d'être une ligne politique, la privatisation des entreprises publiques éthiopiennes est devenue une nécessité. Déjà, le modèle de croissance basé sur les investissements publics à commencer à montrer des limites, même avant la covid-19. Des données de l'IIF indiquent qu'après une croissance annuelle moyenne de 9,5% entre 2011 et 2018, l'économie éthiopienne n'avait progressé que de 2,4% en 2019.


L'autre défi que posent les sociétés publiques éthiopiennes est la dette contingente qu'elles ont accumulée. « La dette des entreprises publiques affecte également la stabilité du système financier national par le biais de la Banque commerciale d'Ethiopie, un des plus gros prêteurs du pays. Elle a accordé d'importants crédits aux entreprises publiques à des taux inférieurs à ceux des emprunteurs privés », explique l'IIF.


Dans un tel schéma, des capitaux étrangers permettraient de soutenir les restructurations en cours au sein de l'économie éthiopienne. Le gouvernement local s'est engagé à autoriser la participation privée minoritaire d'un certain nombre de grandes entreprises publiques - notamment Ethiopian Airlines, EthioTelecom et Ethiopian Shipping and Logistics Service Enterprise - et à en privatiser complètement d'autres. Une annonce qui est suivie de près par de grosses entreprises et des investisseurs ciblant l'Afrique.


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