Somalie / Kenya : Mogadiscio rompt ses relations diplomatique avec Nairobi
Le gouvernement Somalien, a annoncé ce 14 décembre 2020 la rupture de ses relations diplomatiques avec le Kenya qu’il accuse d’ingérence, alors que Mogadiscio se prépare à des élections pour désigner ses députés et son président.
La Somalie appelle tous ses diplomates en poste au Kenya, à rentrer au pays et a ordonné aux diplomates kényans en Somalie de quitter le pays d'ici sept jours à compter de ce 15 décembre 2020", a déclaré le ministre somalien de l'Information Osman Abukar Dubbe lors d'une conférence de presse.
"Le gouvernement fédéral somalien, a pris cette décision en réponse aux violations politiques récurrentes et éhontées du Kenya contre la souveraineté de notre pays", a ajouté le ministre. Les relations entre le Kenya et la Somalie, pays voisins qui partagent 700 km de frontière commune, se sont considérablement dégradées depuis de quelques mois. Le gouvernement du président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed, accuse depuis plusieurs mois les autorités kényanes d'ingérence, sans toutefois préciser leurs griefs. La présidence kényane a par le passé indiqué qu'elle refusait de servir de "bouc-émissaire" à des enjeux politiques internes à la Somalie. La décision de rompre les relations diplomatiques, intervient alors que le président kényan Uhuru Kenyatta reçoit depuis lundi à Nairobi le président de la région somalienne autoproclamée indépendante du Somaliland. Mogadiscio considère que le Somaliland fait partie intégrante de la Somalie, et toute visite officielle des autorités somalilandaises à l'étranger suscite systématiquement la colère du gouvernement somalien. Lundi dernier, Mogadiscio avait indiqué s'être officiellement plaint du Kenya auprès de L'autorité intergouvernementale pour le développement , qui pourrait discuter du différend entre les deux pays lors d'une réunion programmée en fin de semaine.
Le Kenya et le Somaliland n'ont pas de relations diplomatiques officielles, mais la visite du président Abdi est considérée comme faisant partie d'une stratégie kényane plus large visant non seulement à développer des relations économiques avec le Somaliland, mais à améliorer la stabilité politique dans la région.
