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Côte d’Ivoire / Présidentielle 2020 : entre négociations et violences pré-électorales


Les ivoiriens ne décolèrent pas. Les violences ont repris de plus belle après le passage de la mission de la CEDEAO qui espérait un dialogue entre le régime en place et l’opposition, pour des élections avec « zéro mort ». Face à cela, le pouvoir a décidé d'examiner « favorablement et dans les meilleurs délais » plusieurs requêtes formulées par l'opposition sur le processus électoral dont l'octroi d'un poste de vice-président au Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) à la Commission électorale indépendante (CEI).


Concessions


L'annonce a été faite par le ministre de l'Administration du territoire et de la décentralisation, Sidiki Diakité, sous l'œil bien avisé du Premier ministre Hamed Bakayoko en charge de mener à bien les échanges avec les opposants au président Ouattara. La Cédeao était représentée par le général Francis Béhanzin, commissaire aux Affaires politiques, paix et sécurité, à titre d'observateur. « Le gouvernement a décidé d'examiner favorablement et dans les meilleurs délais les requêtes portant sur la CEI, à savoir l'intégration d'une cinquième personnalité à la Commission centrale de la CEI au titre de l'opposition, l'octroi d'un poste de vice-président au PDCI dans le bureau de la Commission centrale de la CEI et la recomposition des CEI locales », a déclaré à la presse le ministre Diakité.


Toutefois, ni le PDCI, ni le Front populaire ivoirien (FPI) ou Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) de Guillaume Soro n'étaient présents. Ils ont boycotté ce dialogue politique avec le pouvoir. Cette convocation adressée à l'opposition et aux candidats « ne nous concernerait que si elle s'inscrit dans un cadre international, que si elle est convoquée par la Cedeao ou toute autre organisation internationale sous l'égide des Nations unies », a dit le président du FPI, Pascal Affi N'Guessan.


L'opposition ne lâche rien


L'opposition ivoirienne a lancé un mot d'ordre de désobéissance civile depuis plusieurs semaines pour protester contre la candidature du président Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre prochain. Les opposants au chef de l'État sortant ont aussi estimé que la mission de médiation ouest-africaine venue à Abidjan avant la présidentielle a été un « échec » et a demandé à ses militants d'intensifier leurs actions de « désobéissance civile ». « Nous réitérons notre disponibilité et notre ouverture à une négociation internationale », a poursuivi Pascal Affi N'Guessan, candidat à la présidentielle au nom du FPI, évoquant une intervention de l'Union africaine et de l'ONU, et déniant au gouvernement la « légitimité » pour organiser des pourparlers. La CEDEAO avait appelé le 20 octobre, le pouvoir et l'opposition à « des efforts considérables » pour apaiser la situation, invitant l'opposition à « reconsidérer sérieusement » sa « décision de boycotter l'élection », ainsi que son appel à la « désobéissance civile ».

« La désobéissance civile continue et doit s'intensifier de manière pacifique pour mettre fin au coup d'État électoral » du pouvoir, a répondu Affi N'Guessan. Il a affirmé que lui-même et Henri Konan Bédié, le chef du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI, principal mouvement d'opposition), maintenaient leurs candidatures à la présidentielle, tout en boycottant le processus électoral. « Nous sommes jusqu'à preuve du contraire candidats pour qu'il y ait un processus électoral inclusif », a-t-il expliqué.


Plus de 20 morts dans des violences pré-électorale


La Cedeao a quitté le sol ivoirien, que ses recommandations étaient clouées au poteau. Mercredi 21 octobre le pays a établi un triste score : au moins sept personnes sont mortes et une quarantaine ont été blessées dans des affrontements intercommunautaires qui durent depuis lundi à Dabou, à 50 kilomètres à l'ouest d'Abidjan rapporte l'Agence France-Presse, à dix jours de l'élection présidentielle. Le préfet a évoqué « une milice » armée de kalachnikov, soulignant que « les jeunes (de la région) n'ont pas ce type d'armes ». Il a assuré que la situation était « en voie de normalisation » après l'envoi de renforts.


Une vingtaine de personnes sont mortes depuis le mois d'août, après l'annonce par le président Alassane Ouattara de se présenter pour un troisième mandat vivement contesté par ses opposants.

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