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Souveraineté africaine et anti-imperialisme : le Burundi, capable de mettre l'occident à genou


C’était une vraie tempête ! Le premier discours anticolonialiste du successeur de Nkurunziza résonne encore dans les esprits des uns et des autres. Lors de sa première conférence de presse publique depuis son investiture, le général Evariste Ndayishimiye a, en effet, pointé du doigt la responsabilité de l’Union européenne d’avoir participé à la tentative de coup d’État de 2015.

Pendant trois heures, le chef de l’État Burundais a répondu aux questions des journalistes sur tous les médias publics et privés du pays. Durant ce rendez-vous médiatique, la prise de parole du général Évariste Ndayshimiye sur l’Union européenne a été l’un des moments forts. Le Burundi est prêt à renouer avec l’Union européenne, mais pas à n’importe quelle condition, a expliqué Ndayishimiye, en accusant directement l’UE d’avoir participé à la tentative de coup d’État de 2015 contre son prédécesseur.

« Nos relations avec l’Union européenne se sont dégradées parce que nous avons constaté que cette organisation était complice dans la tentative de coup d’État de 2015. Comme ils n’ont pas pu nous abattre par la force, ils se sont dit : Prenons des sanctions contre ce gouvernement pour que la pauvreté le fasse tomber, heureusement Dieu a veillé sur nous », a-t-il déclaré.


Toutefois, le numéro 1 burundais s’est, par la suite, dit ouvert à une réouverture du dialogue. « Toute chose à une fin. C’est pourquoi aujourd’hui, nous leur avons déjà annoncé : “On ne vous a pas chassé, vous êtes partis de vous-mêmes. Si vous voulez renouer avec nous, la porte est ouverte” », a-t-il expliqué devant les journalistes avant d’ajouter que « le plus important pour nous, c’est que le Burundi reste ouvert à la coopération ».

« S’ils veulent qu’on coopère réellement, il n’y a aucun problème parce qu’on n’a jamais dit avoir pris de sanctions contre l’Union européenne. Mais brandir telle ou telle résolution, ça ne marche pas, il faut plutôt dialoguer. Nous savons que l’Accord de Cotonou a fait son temps, et qu’on est en train de négocier la suite, nous, nous poursuivons notre marche en avant », a-t-il conclu.

Depuis un mois, un groupe de rebelle, le RED Tabara basé jusqu’ici dans l’est de la RDC, a revendiqué des attaques visant les forces de l’ordre et les Imbonerakure, membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir que l’ONU qualifie de milice, et qui ont déjà fait une trentaine de morts dans les deux camps dans plusieurs provinces du pays. Depuis, des dizaines d’arrestations de militants d’opposition ont été signalées à travers tout le pays, mais le pouvoir burundais s’était refusé jusqu’ici toute déclaration sur toute cette affaire.

Le général Evariste Ndayishimiye a balayé la question du revers de la main. Il s’agit pour lui de groupes de « simples criminels ». Et d’expliquer qu’on ne peut pas prétendre au titre de rébellion tant qu’on n’a pas conquis au moins une commune dans le pays ou qu’on ne s’attaque à la personne du chef de l’État.

« Il ne faut pas confondre un criminel, un voleur et un rebelle. Je vous donne un exemple : ça fait des jours que je me déplace de nuit. Demandez à quelle heure je suis arrivé à Bujumbura, quand j’ai quitté Kigoma en Tanzanie. J’ai traversé la forêt de la Kibira et je n’ai jamais été inquiété, alors, qui sont-ils ? », a déclaré le président. Des dizaines de personnes, dont une trentaine de responsables locaux du principal parti d’opposition, le CNL d’Agathon Rwasa, ont été arrêtées à travers le pays depuis le début de ces attaques pour pouvoir mener l’enquête a annoncé le président burundais : « Si au cours de l’enquête, on apprend que ces criminels sont passés à tel ou tel endroit, le gouvernement a le droit de vous interroger pour savoir si vous êtes au courant, si vous connaissez ces gens, si vous êtes complice, afin de les retrouver ».

Si l’Occident est prêt à arrêter sa politique néocoloniale, le Burundi acceptera de renouer les liens avec elle. Mais l’Occident prétexte toujours des garanties et demande aux pays africains de suivre le modèle imposé par celle-ci. Ce qui n’est pas vraiment un succès. Le défunt prédécesseur de Ndayishimye, Pierre Nkurunziza, avait très bien cerné la politique de l’Occident concernant le Burundi, mais aussi l’Afrique en général. C’est pourquoi il avait pris les devants, notamment en faisant partir les ONG du Burundi qui avaient plutôt une fonction d’ingérence et de propagation de fausses informations concernant le pays. Ce qui fait que l’Occident ne peut plus mettre en place cette même politique et doit de ce fait, se plier aux conditions de l’Afrique si elle veut travailler avec, et non forcer l’Afrique à mettre de côté des milliers d’années de culture, de tradition, de sagesse pour se plier aux diktats occidentaux.

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