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Madagascar / COVID-19 : le président Rajoelina victime de son succès


Andry Rajoelina, le président de la grande ile jouit d’une grande notoriété dans la sphère sanitaire mondiale depuis la mise en circulation en avril dernier du Covid-Organics. Une solution malgache, pure produit de l’IMRA venue enrayer la propagation du nouveau coronavirus dans le monde. Présenté par le président malgache, le Covid-Organics continue à faire l’objet des polémiques. Lesquelles tendent à affaiblir le président des malagasys.


Une victoire combattue

La tisane vantée par le président malgache Andry Rajoelina comme un remède au coronavirus n'a pas encore obtenu d'autorisation de mise sur le marché sur la Grande île. Ces derniers jours, Madagascar a livré dans plusieurs pays africains un breuvage à base d'artemisia, une plante à l'effet thérapeutique reconnu contre le paludisme, en affirmant qu'elle prévenait voire soignait le Covid-19.Le CVO n'a cependant pas obtenu le feu vert de l'administration en charge du contrôle des médicaments. Baptisée Covid-Organics, cette tisane a été largement vendue dans le pays. Plusieurs pays, dont la Guinée-Bissau, la Guinée équatoriale, le Niger ou la Tanzanie et même les Emirats Arabes Unis en dernier exemple le 3 juin dernier ont également pris livraison, malgré l'absence de certification officielle. Face à ce succès malagasse, le principal adversaire du président Malgache, l’OMS a une nouvelle fois mis en garde les dirigeants africains contre la tentation de promouvoir et d'utiliser la potion malgache sans tests scientifiques. Bien avant ce protagoniste redoutable, ce sont les politiques du pays qui ont tôt fait de mettre en doute le médicament vanté par le chef de l’Etat. L’ancien président, Marc Ravalomanana devenu opposant, avait également réitérée la mise en garde de l’Oms. Le même son de cloche a retentià l’Académie nationale de médecine de Madagascar.


Remède miracle

Sur le continent, le remède malgache est perçu par beaucoup comme étant le "remède-miracle" africain contre le Covid-19. Le traitement à base d’injection d’artemisia séduit également de nombreux dirigeants africains. En dépit des mises en garde de l'OMS, le président malgache, Andry Rajoelina, continue de promouvoir le Covid-Organics, aussi bien dans son pays que dans le reste du continent. Pour démontrer l’efficacité du remède, il s’appuie sur les chiffres de l’épidémie à Madagascar qui n’enregistre plus de décès lié au covid-19. Plusieurs critiques soulignent cependant le manque de preuves scientifiques concernant l’efficacité de ce remède. Mais pour plusieurs observateurs, il n’y pas que les preuves scientifiques à prendre en compte. Pour eux, les critiques de l’OMS s’apparentent à un sabotage. Car avec la médecine à base de plantes, il n’est pas question d’observations cliniques, mais plutôt de données. Il n’y a donc pas une étude scientifique à faire selon eux. De plus, l’artemisia est utilisée depuis des siècles et s’est montré même plus efficace que la chloroquine.


L'Afrique toujours marginalisée

Pour le président Andry Rajoelina, les réticences de l’OMS envers le Covid-Organics s’expliquent par le fait que ce remède a été élaboré par un pays africain. Une thèse que semble approuver Marius Comoé, le président de la Fédération des associations de consommateurs actifs de Côte d'Ivoire. "Les réticences de l’OMS ne se justifient pas dans la mesure où l’OMS, une fois informée de la créativité de nos chercheurs, ne cherche pas à découvrir, à analyser en profondeur leurs trouvailles. L’OMS ferait mieux de venir en Afrique pour s’informer sur la donne que de rejeter de façon discourtoise leurs trouvailles", s'indigne Marius Comoé.

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