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Union Africaine et Franc CFA: Paris a-t-elle réclamé la tête du Dr Arikana Chihombori ?


Depuis l’annonce du limogeage, le 7 octobre 2019, du Dr Arikana Chihombori par le cabinet du président de la commission de l’Union Africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat , les spéculations vont bon train. Des sources internes confirment que le limogeage de Dr Arikana, zimbabwéenne, médecin et activiste, fait suite à son discours critique contre le Franc CFA. Dans une vidéo virulente partagée sur les réseaux sociaux, celle qui était jusqu’à son limogeage représentante de l’Union Africaine à Washington estime que la France avait, au moment de la décolonisation, signé un pacte «vraiment terrible» avec ses ex-colonies. La France sortirait 500 milliards de dollars de l’Afrique francophone selon la diplomate en poste depuis trois ans. Ces propos ont déclenché des réactions en série.


Paris aurait saisi le président tchadien Idriss Deby qui lui même a câblé Moussa Faki Mahamat, chairman de la Commission de l’UA et ancien ministre tchadien des Affaires Étrangères. Ce dernier a limogé la représente permanente de l’UA à Washington. Le licenciement de la jeune femme prend effet à partir du 31 octobre prochain.


Cette version “romancée”’aux dires d’un officiel est vertement battue en brèche par l’Union Africaine. “ la Commission n’a jamais sanctionné la Dr Chihombori au sujet de déclarations publiques qu’elle a faites au cours de ses trois années de mandat et n’a jamais pensé à la nécessité de le faire. Au contraire, Dr Chihombori a librement maintenu sa présence publique sans crainte ni préjudice pour exprimer ses opinions. Par conséquent, déclarer ou suggérer que la cessation des fonctions de l’Ambassadrice Chihombori est due aux déclarations qu’elle a faites ou aux opinions qu’elle aurait pu tenir au cours de son mandat de trois ans, est manifestement inexact», lit-on dans un communiqué.


En attendant d’avoir le fin mot de l’affaire, une pétition sur change.org réclamant la réadmission de Arikana Chihombori totalisait 18 600 signatures le 15 octobre. Des rares officiels a s’être exprimé sur le sujet, il y a l’ancien président Ghanéen, J J Rawlings, declarant que le limogeage de Chihombori-Quao «soulève de graves questions quant à l’indépendance de l’Union Africaine». Rawlings s’indigne du fait qu’une personne exprime «son opinion sur les effets néfastes de la colonisation et de la mainmise des français dans plusieurs régions d’Afrique, notamment en Afrique francophone», soit punie.


Pour Rawlings, cet acte peut être décrit comme venant des esprits colonisés sous contrôle français. « Comment ce comportement honteux peut-il émaner de nous? Une femme disposant de tout ce qu’il faut pour galvaniser notre continent est prise pour cible par des marchands de pouvoir colonisés par la France… Avec des dirigeants de ce genre, comment ce continent peut-il progresser? », fulmine Rawlings.


Cet incident est la preuve, clame-t-on dans les parages de la commission de l’UA, que l’institution panafricaine reste encore soumise aux injonctions extérieures. Vivement que la si médiatisée réforme Kagamé devant permettre à l’organisation de s’affranchir du financement étranger entre en vigueur.

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