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Censure du Groupe X-Maleya sur « Trace Africa Tv »


La chaîne musicale basée à Paris ne diffusera pas la vidéo « Ta fille n’est pas ta femme » du groupe X-Maleya. Dans sa récente sortie, le célèbre groupe s’est investi, tous azimuts, à combattre le phénomène social de la pédo-criminalité entretenu dans certaines familles camerounaises et à lutter contre les formes de violences sexistes perpétrées sur les cadets sociaux par les aînés sociaux.


Le clip vidéo, dont il est question, présente, en effet, le récit de vie d’un enfant (sexe féminin) victime des cas de viols de manière récurrente. Viols commis par son tuteur (aîné social) et dissimulés par l’environnement immédiat au nom de l’équilibre des familles. Cet acte bestial vécu dans cette vidéo est, par exemple, fait au vu et au su de son épouse, qui affiche sa posture théâtrale de la mal voyante, de la fourbe ou de l’hypocrite et fait, par corollaire, la sourde oreille.


Sans fards, sans vergogne et sans scrupule, le vidéogramme présente une violence sexiste, mieux une violence sexuelle nourrie et entretenue par la société camerounaise contemporaine en butte à la crise des référentiels socioculturels et enlisée dans l’implémentation de la culture de la violence domestique. Contextuellement, il s’agit, dans le champ de la Sociologie des familles, ou, du moins dans celui de la Sociologie des rapports de genre, d’un récit de vie visant à de-construire les formes de violences de genre, les formes de violences domestiques subies par les enfants et voilées par des parents, qui, visiblement, sont couverts par la cagoule de pédophile ou de pédo-criminel. Pour le groupe X-Maleya, ce ne sont pas les clichés qui offusquent quiconque, c’est, fort au contraire, la vérité qui choque et qui frustre les promoteurs des chaînes de télévisions nationale et internationale, qui s’appuient sur l’argument selon lequel le public mineur ne saurait transcender le choc des images du vidéogramme « Ta fille n’est pas ta femme ».


En réalité, les images contenues dans ce vidéogramme sont fort parlantes et fort évocatrices de la violence du comportement déviant produit par un éducateur censé être, a priori et a posteriori, un chef de ménage conforme à la morale et à l’éthique. Point n’est donc besoin de créer une sorte de traumatisme psychologique sur la conscience des cadets sociaux vu leur statut de mineur, mais il s’agit de dénoncer, à travers ces images, une pathologie sociale dont sont victimes bien d’enfants dans plusieurs ménages camerounais, voire africains. Ce vidéogramme est, par excellence, l’expression du sens et de la puissance de la violence comportementale d’un adulte sur une mineure dépourvue de pouvoir, d’autorité et d’influence. L’enjeu de la scénarisation d’une telle essence consiste à châtier les excroissances d’un père (tuteur) pédophile et à susciter un ou des mécanismes de prise conscience et de mutation de comportements des autres aînés qui prospèrent dans cette bestialité courante. Le vidéogramme « Ta fille n’est pas ta femme » du groupe X-Maleya a, par conséquent, une portée sociologique pédagogique, éthique et didactique en vue de la moralisation des individus pervers au plan social et, singulièrement, au plan sexuel.


Depuis l’existence de ce clip vidéo, les tenants de la chaîne Trace Africa Tv qualifient les images de violentes et manifestent la volonté de ne pas le diffuser. D’autres chaînes de télévisions locales expriment cette réticence, en soutenant la même raison. Pourtant, certaines de ces médias audiovisuels diffusent, régulièrement, des films d’action et des téléfilms, dont les clichés revêtent une connotation sexuelle plus violente pour les enfants que ceux vécus dans le présent vidéogramme. Ces chaînes diffusent, dans la même veine, d’autres vidéogrammes concupiscents, érotiques et pornographiques des artistes-musiciens d’ici et d’ailleurs connus de tous sans que les images ne soient appréhendées comme violentes, immorales et a-sociales. Cette scénographie est parfois plus outrecuidante et plus prégnante qu’elle laisse certains parents dans l’émoi, l’aversion et la désolation. De qui se moque-t-on alors si l’on considère la scénette du clip vidéo de X-Maleya comme violente? S’agit-il d’une violence à géométrie variable? Ou, a contrario, certains individus veulent-ils masquer, en réalité, les conduites a-sociales, perverses et nocives qu’ils entretiennent sous cape dans leur sphère sociale? Peut-être sont-ils, en journée, hétérosexuels et, dans la nuit, pédo-criminels et pédophiles sait-on jamais…


D’ailleurs, des réseaux associatifs de lutte contre les violences faites aux femmes et aux jeunes filles (Alvf) et des associations de défense des droits des femmes s’apprêtent à monter au créneau dans les prochains jours. Histoire de décrier cette censure, laquelle participe à pérenniser le phénomène de violence sexuelle tabous et celui « d’assassinats tabous » dans la société camerounaise contemporaine.

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