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Le mercenariat US en Afrique: une réalité difficile à voiler


Alors que les pays du continent africain semblent plus que jamais déterminés à prendre en main leur destin et défendre jalousement leur souveraineté, du moins dans une partie notable de ce continent représentant l’avenir, les Etats occidentaux ne l’entendent pas de cette oreille. Critiques ardentes des partenaires chinois et russe, ainsi que des présidents africains menant une politique indépendante et multilatérale, l’Occident et bien évidemment les USA, ne mâchent pas leurs mots. Tout cela, en essayant tant bien que mal de masquer leurs véritables actions au cours des décennies passées et jusqu’à aujourd’hui. Rappel.


Les Etats-Unis d’Amérique, plus que jamais inquiets dans l’observation de plus en plus évidente de perte de leur leadership mondial sur les plans géopolitique comme géoéconomique, le tout dans un monde multipolaire en ébullition, ne cessent d’hystériser quant aux succès des grandes puissances civilisationnelles et indépendantes, en premier lieu de la Russie et de la Chine, ainsi qu’en ce qui concerne la prise de conscience des peuples à différents endroits du monde. L’Afrique ne fait pas exception.


Ces attaques politico-diplomatico-médiatiques occidentales visent aussi bien l’interaction sino-africaine, devenue aujourd’hui incontournable, que celle de l’Afrique avec la Russie, cette dernière étant aujourd’hui de retour et de plus en plus présente sur le continent africain. Si dans le cas de la Chine, les dites accusations visent principalement l’économie, le mainstream politique et médiatique de l’Ouest insistant sur le «piège» de Pékin au niveau économique et financier prétendument tendu aux Etats africains, dans le cas de la Russie les attaques concernent elles l’interaction grandissante sur le plan sécuritaire et politique, même si l’économie est elle aussi présente, certes de façon encore bien moins importante que dans le cas de la Chine.


Plus que cela, les médias occidentaux ne cessent de trouver des «mercenaires» russes à divers endroits d’Afrique. En omettant souvent de rappeler que la présence russe sur le continent se fait en conformité des accords conclus de façon souveraine entre les pays africains concernés et la Russie. Et puis en parlant de mercenariat, l’Occident n’oublie-t-il pas les pages obscures qui le concernent à ce sujet et les crimes qui en ressortent?


De l’assassinat de Patrice Lumumba au Congo avec la participation directe d’agents étasuniens en passant par le Zimbabwe ou encore l’Angola, les intervenants US ont attenté à maintes reprises à la souveraineté et à la dignité africaine. Le tout dans un esprit purement néocolonial. Si l’on sait aujourd’hui que l’assassinat barbare du grand leader congolais Lumumba a été décidé et validé au plus haut de l’Etat étasunien, avec la participation directe de la CIA et des services secrets belges, on sait aussi que Washington a utilisé plusieurs de ses mercenaires dans des opérations contre les mouvements progressistes africains. Parmi les mouvements visés l’ANC sud-africain, le MPLA angolais, la SWAPO namibienne ou encore le FRELIMO mozambicain. En passant presque toujours en coordination directe avec le régime raciste sud-africain de l’apartheid de l’époque.


Si les noms des mercenaires US tels que George Bacon, Thomas W. Chittum ou encore Robert C. MacKenzie, pour beaucoup ne disent pas grand-chose, il faut savoir que pour les pays africains où ces personnages ont agi, ils sont bien connus. Ou encore le groupe «The Crippled Eagles» - nom informel «d’expatriés» US ayant participé à la Guerre du Bush de Rhodésie du Sud aux côtés des forces néocoloniales de la République de Rhodésie du Sud de l’époque face aux guérilleros de la ZIPRA et de la ZANLA.


Cela sans oublier la guerre d’Angola, à l’issue de laquelle plusieurs mercenaires occidentaux, dont étasuniens, seront condamnés par l’Etat angolais à des peines allant de 16 ans d’emprisonnement à la peine de mort, pour leurs actions contre le pays.


Evidemment, certains seraient tentés de dire que ces actions occidentales de mercenariat et de déstabilisation se faisaient dans le cadre d’une certaine époque, communément appelée «Guerre froide». Le seul souci c’est que l’esprit néocolonial occidental de l’époque et celui d’aujourd’hui n’a pas vraiment évolué. A ce titre la concurrence entre les Etats-Unis et la Russie dans le volet sécuritaire en Afrique entre aujourd’hui dans une phase de plus en plus active. C’est dans ce contexte qu’il faut vraisemblablement voir les attaques récentes de l’establishment politique comme médiatique de l’Ouest visant aussi bien les intérêts russes et chinois, que ceux des souverainistes africains.


On a beau à posséder la puissance militaire, économique, géopolitique et médiatique, le fait est que la vérité est têtue et difficile de pouvoir l’effacer. Dans cette optique, le mieux que l’Occident aurait aujourd’hui à faire serait de changer de politique vis-à-vis des nations indépendantes non-occidentales. Mais bien que le monde multipolaire ait prouvé toute sa viabilité, les élites occidentales elles ne sont toujours pas prêtes à accepter la nouvelle réalité et surtout être en mesure de se regarder objectivement dans le miroir. Compte tenu de cela, les déstabilisations étasuniennes, et occidentales en général, en Afrique comme ailleurs, se poursuivront incontestablement.



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