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L’éthiopienne Betelhem Dessie, âgée de 19 ans est une surdouée de la technologie


Programmatrice et développeuse de Logiciels depuis l’âge de 10 ans, Betelhem Dessiné est chef de projet aujourd’hui chez iCog Labs, le premier laboratoire d’intelligence artificielle en Éthiopie. Elle y coordonne beaucoup de programmes nationaux. Elle possède quatre projets brevetés individuellement et trois autres en collaboration.


Aujourd’hui âgée de 19 ans, la jeune développeuse est principalement centrée sur les technologies Web et mobiles. Durant ces trois dernières années, en plus de faire breveter bon nombres de logiciels, elle a parcouru le pays pour enseigner aux étudiants comment coder et également organiser un atelier sur l’innovation. Elle a formé plus de 20 000 jeunes à l’heure actuelle.


Étudiante en génie logiciel à l’Institut de technologie d’Addis-Abeba, Dessiné s’est lancée dans la technologie lorsque son père n’a pas eut les moyens de fêter ses 9 ans. Elle a donc décidé de chercher les moyens financiers pour fêter son anniversaire par elle-même.


Déterminée, elle a ainsi commencée par apprendre en traînant dans les ateliers de réparation d’ordinateurs et de montage vidéo de sa ville natale de Harar, en Éthiopie. Pour approfondir ses connaissances, elle a fait des recherches sur Google et emprunté des livres à des collèges locaux. Et, au fil du temps, elle a commencé à gagner de l’argent en faisant des travaux après l’école, dont des montages vidéos et l’installation de logiciel de téléphonie mobile.


Son talent naturel pour la technologie et le codage ont bâti sa réputation, relayé notamment via les médias locaux. À l’âge de 10 ans, l’ancien Premier ministre d’Éthiopie Meles Zenawi l’a invité, ainsi que sa famille, à s’installer dans la capitale, Addis-Abeba. Le gouvernement a payé les études de la jeune fille et l’a également fait travailler sur des projets de développement de logiciels confidentiels au sein de la puissante Information Network Security Agency (INSA). Après deux ans , elle a quitté l’INSA et a commencé à créer ses propres projets de logiciels pour divers clients.


Depuis lors, Betelhem Dessie a développé et protégé quatre logiciels, y compris une bibliothèque numérique. Ce programme aide les écoles ayant un accès limité à Internet à avoir accès aux ressources nécessaires pour l’apprentissage de leurs élèves. La jeune fille a aussi créée une application qui permet au gouvernement de suivre les systèmes d’irrigation en cartographiant les rivières. Tout professionnel de l’agriculture doté d’un Smartphone peut contribuer à l’application.


La surdouée estime que la technologie est le prochain enjeu majeur pour l’Afrique.



« La plus grande chose que nous ayons en Afrique est une jeune génération. Donc, si nous formons la nouvelle génération à la technologie, nous pourrons construire quelque chose qui dure à jamais », indique-t-elle.



En effet, le secteur en pleine expansion de la technologie en Éthiopie a valu à Addis-Abeba le surnom de «Sheba Valley». Betelhem soutient que les réformes récentes du gouvernement, notamment la privatisation de grandes entreprises publiques, favorisent l’encouragement pour les investissements.



« Le marché est énorme. Les investisseurs sont intéressés par cet énorme marché. Et il y a aussi beaucoup de jeunes gens que vous pouvez former, que ce soit pour des projets d’externalisation ou des projets que vous pouvez faire pour la communauté locale », indique-t-elle.



Pour ce faire, elle veut doter la prochaine génération d’Éthiopiens des compétences dont ils ont besoin pour tirer parti de ces opportunités. Ainsi, avec « Girls Can Code », une initiative de l’ambassade américaine, elle a enseigné aux jeunes femmes comment créer des sites Web et des applications.


En tant que chef de projet chez iCog Labs, le premier laboratoire d’intelligence artificielle (IA) en Éthiopie, l’afropreneuse collabore à plusieurs projets ayant pour but d’accroître la participation des filles sur le terrain. De cet fait, avec le programme Solve IT, Betelhem Dessie sillonne le pays pour aider les jeunes de 18 à 28 ans à trouver des solutions technologiques aux problèmes de leurs communautés.


«Nous avons été témoins de nombreuses innovations remarquables», dit-elle à propos de cette initiative, parrainée par l’ambassade américaine et l’agence japonaise de coopération internationale (JICA). Les projets précédents menés dans le cadre du programme Solve IT comprennent des tracteurs agricoles autonomes, un dispositif qui transforme les déchets de l’injera (un type de pain plat) cuit en électricité et un dispositif d’oxygénothérapie pour les bébés prématurés.


Betelhem Dessie a également fondé et dirige le programme « Anyone Can Code » d’iCog, à l’endroit des enfants âgés de 8 à 18 ans. Dans le cadre de ce programme, après l’école et lors de camps de vacances, la jeune femme et ses collègues enseignent aux élèves les bases de la programmation et de la robotique. Malgré tout, les filles en Éthiopie excellent dans les matières des STEM au primaire et au secondaire, mais ne continuent pas dans ces domaines de manière professionnelle en raison du manque d’encouragement de leurs parents, selon elle,

« Ses parents n’ont jamais vu de femme qui travaille dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques et qui réussisse », explique-t-elle.


Avec tout ce palmarès la jeune femme ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le prochain projet de Betelhem est d’établir un partenariat avec Sophia, le célèbre robot de l’Intelligence artificielle (dont iCog Labs a contribué à la création) pour lancer « The Sophia School Bus » (le Bus scolaire de Sophia) qui sera équipé d’ordinateurs, d’imprimantes 3D et de robots, et qui offrira cent heures gratuites de programmation à quiconque s’intéresse à cet apprentissage.

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