top of page

Des panneaux de particules à partir de tiges de cotonnier


Une initiative innovante vise à valoriser les tiges de cotonnier après récolte, en les transformant en panneaux de particules, communément appelés « contreplaqués. » Le projet de Valorisation des tiges de cotonnier pour la fabrication de panneaux de particules (VATICOPP) est financé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et parrainé par le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF), une composante de la convention UEMOA/CORAF, avec la participation de l’Institut d’Économie Rurale (IER-Mali), de l’Institut Togolais de Recherche Agricole (ITRA) et de l'INRAB (l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin). Pour Emmanuel Sekloka, directeur du Centre de recherche agricole – coton fibre de l’INRAB (CRA – CF) et coordonnateur régional du projet, « la gestion des tiges de cotonnier après la récolte du coton graine est un problème, aussi bien pour le producteur que pour la recherche ».



“Le projet VATICOPP vient répondre à un double objectif : résoudre un problème environnemental, en éliminant le CO2 produit par le brûlage des tiges, et résoudre un problème socio-économique, en augmentant les revenus des producteurs et en créant des emplois.”

Emmanuel Sekloka, coordonnateur régional du projet Vaticopp


Dans une dynamique d’agriculture de conservation, les résidus de récolte sont normalement retournés au sol, comme de la matière organique. « Or, il se fait que les tiges de cotonnier sont des matériaux très lents à la dégradation, ce qui amène les producteurs à les brûler pour s’en débarrasser », poursuit-il. « Le projet VATICOPP vient répondre à un double objectif : résoudre un problème environnemental, en éliminant le CO2 produit par le brûlage des tiges, et résoudre un problème socio-économique, en augmentant les revenus des producteurs et en créant des emplois », renchérit Emmanuel Sekloka. Le processus, tel qu’expliqué par le coordonnateur régional, se déroule en une série d’étapes, partant de la collecte et du broyage des tiges de cotonnier. Le broyat est ensuite passé au tamis, afin de séparer les particules de différentes tailles. Tandis que les particules fines et moyennes serviront à fabriquer les panneaux, les grosses particules seront utilisées pour le compostage. Suivent ensuite les étapes de dosage et pesage des intrants en fonction de la taille du panneau à fabriquer, de mélange des divers intrants, de passage dans un moule préconçu et de pressage à plus de 100°C, après quoi, le produit fini est obtenu et découpé. À la phase expérimentale, des panneaux de 30cm x 30cm et de 9, 12 et 18mm épaisseur sont produits et servent à la fabrication de meubles. En ce qui concerne leur qualité, l’expert certifie qu’elle est bonne, précisant notamment qu’après les tests réalisés en laboratoire, la résistance des panneaux de particules à base de tiges de cotonnier produits dans l’unité pilote du Bénin est meilleure que celle des panneaux importés. Pour ce qui est de la corrélation entre la quantité de tiges de cotonnier nécessaire à la production d’une quantité donnée de panneaux, Emmanuel Sekloka fait savoir qu’il n’y a pas encore de données empiriques et que la recherche évolue dans le sens de la mise en place d’un modèle précis pour l’activité, intégrant tous les paramètres.

Mots-clés :

Posts à l'affiche
bottom of page