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Sénégal : le pays se met à l’ostréiculture


Le pays de Macky Sall s’est mis à l’ostréiculture dans l’optique de réduire autant que faire se peut, les importations alimentaires. Les huîtres sont des mollusques très consommées sur les côtes africaines. La crassostrea gasar ou huître des palétuviers est la variété la plus présente en Afrique. Au Sénégal les huîtres sont communément appelées Gazars (inspirés du nom de la variété).

Justement, ici, l’ostréiculture se pratique de façon intensive depuis les années 1960 dans la région du Siné Saloum. À cette période, une filière de production et de commercialisation des huîtres de mangrove a été mise en place, entre le nord de la Gambie et le sud de la Petite Côte. Cette dernière s’appuyait sur la coopération avec des éleveurs et investisseurs taïwanais, japonais, italiens, français, nord-américain. Aujourd’hui elle s’étend aux partenariats techniques et financiers avec des associations et organisations internationales telles que USAID, Birdslife, UICN ou encore la JICA, Association Terre Monde, The Waterloo Foundation entre autres.

L’ostréiculture consiste à capter les jeunes huîtres (le naissain) et à les conduire à maturité en suivant une combinaison d'opérations d'élevage soigneusement contrôlées. À ses débuts l'ostréiculture sénégalaise était implantée dans les gisements naturels des mangroves. La méthode alternative utilisée, permettait d’exploiter une partie de chaque gisement tous les deux ans. Ainsi la zone précédemment exploitée avait le temps de se régénérer. Aujourd’hui l’exploitation est plus moderne. L’utilisation des parcs ostréicoles est plus répandue et rapporte beaucoup plus aux groupements de producteurs.

Les ostréiculteurs reconnus font partie des Groupements d’Intérêt Economique (GIE) qui leur. Dans le Delta du Saloum il en existe une soixantaine et en Casamance un peu plus de 80. Ces GIE sont constitués en majorité de femmes. Ces dernières pratiquent cette activité en parallèle de l’agriculture. Les GIE donnent le droit aux exploitants de participer aux ventes d’huîtres crues à Dakar. En réalité dans la culture sénégalaise et comme dans une bonne partie de l’Afrique, les huîtres se consomment cuites ou séchées. Mais le marché de l’ostréiculture repose sur le tourisme. Les touristes européens et asiatiques consomment les huîtres fraîches et crues. Les exploitants ont donc l’obligation de fournir un produit de qualité supérieure que les restaurants étoilés, les grands hôtels et les résidents de la capitale vont acheter à prix d’or.

La campagne ostréicole s’étend de novembre à avril. Au cours de celle-ci, les producteurs font parvenir leurs récoltes autant de fois que possible à Dakar. Chaque expédition comprend plusieurs douzaines d’huîtres. La douzaine d’huîtres fraîches est vendue 1500 FCFA. La haute saison reste la période des fêtes de fin d’année. Les producteurs peuvent réaliser la moitié de leur chiffre d’affaire annuel. Selon l’ONUDI, la production annuelle d’huîtres s’élève à 15.775 paires (rapport d’études : cartographie territoriale delta du saloum-2009). Tandis qu’en Casamance, la production annuelle avoisinerait les 15000 tonnes d’huîtres.

Les résultats du Sénégal sont encourageants. On retrouve les huîtres sur beaucoup de côtes africaines notamment en Côte d’Ivoire, au Cameroun, et en Afrique du Sud. L’Afrique pourrait donc faire son entrée dans le classement mondial d’ici quelques années, si d’autres pays se risquent à investir dans l’élevage et la commercialisation de l’huître.

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