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Interview avec docteur NOUALA FONKOU Simplice, chef de division agriculture et sécurité alimentaire


Pendant la 15ème réunion de la Plateforme de Partenariat du Programme Détaillé pour le Développement de l'Agriculture en Afrique (PP CAADP), 2RP s’est entretenue avec docteur NOUALA SIMPLICE, (Chef de division Agriculture et sécurité alimentaire) sur les missions du département de l’économie rurale de la Commission de l’union africaine, et sur l’avenir de l’agriculture en Afrique. Ladite rencontre, a eu lieu en Nairobi au Kenya du 11 – 14 juin 2019.




Journaliste : Quelles sont les visées à terme du département de l’économie rurale et de l’agriculture, à l'Union africaine ?


Dr Nouala : Il faut d’abord replacer le département dans son contexte. Le département de l’économie rurale et de l’agriculture de la CUA a trois divisions : agriculture et sécurité alimentaire ; économie rurale ; et enfin aspects environnement, changement climatique et eau. L’objectif du département est d’accélérer la transformation de l’agriculture en Afrique, assurer un développement durable du milieu rural et promouvoir la gestion durable de l’environnement, adresser les questions de changement climatique de l’eau et des autres. Au vu de tout cela, le programme de notre département vise donc à contribuer aux objectifs de l’agenda 2063 de l’union africaine. Parlant de l’agriculture, le département suit la mise en œuvre des engagements des Etats pris à Malabo en 2014 sur la transformation de l’agriculture. Ils sont au nombre de 7 (la coordination et la cohérence de politique agricole ; l’investissement dans l’agriculture ; élimination de la faim sur le continent d’ici 2025, réduction de moitié la pauvreté en Afrique d’ici 2025, tripler d’ici 2025 le commerce intra et inter régional des produits agricoles, amélioration de la résilience des systèmes de production des paysans, éleveurs ou pécheurs, aux différents défis climatiques ; la comptabilité mutuelle). Après le suivi de la mise en œuvre de ces engagements dans les différents pays du continent, nous rédigeons des rapports tous les deux ans que nous présentons aux chefs d’Etats durant leur sommet.


Journaliste : Qu'est-ce que votre département prévoit pour répondre aux défis de la formation de la jeunesse aux métiers de l'agriculture en Afrique ?


Dr Nouala : Il faut se rendre à l’évidence, la population paysanne aujourd’hui est vieillissante. Raison pour laquelle, nous encourageons les jeunes à s’engager dans le domaine de l’agriculture afin qu’ils le perçoivent comme un business pour développer avec efficience l’économie de leur pays respectif. Pour cela, nous essayons de rendre le milieu rural attractif à la jeunesse. Nous mettons à leur disposition, avec l’aide de nos partenaires, de l’électricité, de l’eau courante, internet, hôpitaux etc… ensuite nous avons mis sur pieds un programme d’intéressement de la jeunesse à l’agriculture. En matière de formation nous travaillons avec les départements qui s’occupent de la jeunesse (département de technologie et science, les affaires sociale…) pour mettre en place des programmes d’échanges et de formation continue. Le but étant de partager les connaissances que les uns et les autres ont, pour améliorer leur manière de faire de l’agriculture rentable et durable.


Journaliste : Quelle est la politique du département de l’économie rurale et de l’agriculture, à l'Union africaine, en matière d'accompagnement de la jeunesse africaine dans le développement de l'agriculture sur le continent ?


Dr Nouala : Nous avons tout un programme sur l’entrepreneuriat jeune et agricole qui s’appelle « les incubateurs agricole ». A travers ce programme, nous travaillons avec les banques, pour qu’ils accordent du crédit aux jeunes qui veulent se lancer dans l’agriculture. Nous leur facilitons après cela l’accès au marché local, régional et international, et surtout nous facilitons leur accès à la transformation de leurs produits. Au-delà de tout cela, nous sensibilisons les populations pour qu’ils achètent et consomment africains. Car il faut le savoir l’Afrique importe en termes de nourriture 30 à 40 milliards de dollars par an. Et quand on importe, non seulement on envoie nos devises à l’extérieur, mais on exporte du travail ce qui contribue à augmenter le chômage chez nous parce que les nôtres vont travailler la où nous importons. Notre rôle aussi est de fermer la vanne. Stopper le processus.


Journaliste : Comment est-ce que les pays africains ont accueillis le PDDAA ? Et avez-vous perçue des changements dans la manière dont les politiciens africains perçoivent ledit programme ?


Dr Nouala : Adopté en 2003 à Maputo, les débuts ont été très difficiles, parce que cela demandait des changements dans la manière de penser et de faire l’agriculture. Dans la période de 2003-2013, il n’y avait que 8 pays qui avaient embrassé le PDDAA, en développement des plans d’investissement, une dizaine de pays avait investi les 10% en agriculture, il avait une dizaine de pays qui avait atteint les 6% de croissance annuelle en agriculture dont on voulait. Je pense que les crises alimentaires qu’il y’a eu sur le continent en 2008, ont bousculées les choses. C’est pourquoi les déclarations avec les chefs d’Etat de Malabo étaient des déclarations d’actions. Car il y’avait des objectifs clairs à atteindre à terme. Et aujourd’hui, il y’a un changement visible. Presque tous les pays ont embrassé le PDDAA, beaucoup investissent déjà dans l’agriculture, et puis la croissance de l’agriculture est en hausse même si beaucoup restent encore à faire. Aujourd’hui les politiques comprennent d’avantage le bien fondé d’investir dans ce secteur. Avec la ZLEC l’Afrique échangera au moins 80% de ses produits agricoles…



Journaliste : Que prévoit votre calendrier d’activités dans les 4 à 5 prochaines années ?


Dr Nouala : Nous allons continuer à donner l’appuie technique aux pays pour que les objectifs de Malabo soient atteints. Nous continuerons à engager les partenaires technique et financier pour qu’ils apportent leur appui efficace à la transformation de l’agriculture. Nous continuerons à travailler davantage avec les pouvoirs publics pour que les pays africains formulent des politiques cohérentes pour atteindre les objectifs fixés par les chefs d’Etats et de gouvernement à Malabo (2014). Pour terminer il y’aura plus d’actions à la place des paroles.



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