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Gabon: le café Alanga et la relance de la production du café



La crise des cours des matières premières qui a frappé le Gabon depuis 2014 a rappelé aux dirigeants la nécessité de diversifier l’économie du pays. Abandonné dans les années 70, le secteur agricole est désormais pressenti comme l’un des moteurs de l’après-pétrole. Dans cette perspective, Libreville a mis au point un programme de réhabilitation de ses vieilles plantations de café et de cacao. Il y a quelques jours, les Gabonais ont été invités à déguster le café Alanga, un café torréfié et empaqueté en France, mais exclusivement commercialisé au Gabon, pour permettre aux populations de s’habituer aux produits locaux. C’est le sujet Afrique économie du jour.


Dans un hôtel de Libreville. Un public select savoure une nouvelle boisson : l Le café Alanga. C’est du pur robusta produit sur les hauteurs des plateaux Batéké dans la province du Haut Ogooué au sud-est du Gabon. Après avoir goûté le café Alanga, certains invités partagent leurs appréciations.

« C’est bon, c’est délicieux... je ne sais pas pourquoi on ne l’a pas inventé plus tôt » ; « Il manifeste les effets du terroir, ça se ressent dans le goût » ; « Il est agréable, soutenu, il tient la route. Il a une place dans notre cuisine et dans notre bureau. »


Ce café provient d’une vieille plantation abandonnée lorsque l’argent du pétrole commençait à couler à flots dans le pays. La plantation a été réhabilitée par la Caisse de stabilisation et de péréquation, la CAISTAB, une institution publique dont la mission est de relancer la culture du café et du cacao grâce aux revenus pétroliers. C’est une expérience satisfaisante, estime Steeven Abouna Yangui, directeur de la CAISTAB.


« Vous avez vu qu’avec Alanga, c’est possible d’avoir un café 100% gabonais et de faire en sorte que tous nos jeunes s’intéressent aux plantations. Ça permet en même temps de régler le problème du chômage des jeunes et de faire de l’agriculture une alternative à la crise pétrolière actuelle. »

Pour le ministre de l’Agriculture, Biendi Maganga Moussavou, Alanga n’est qu’un exemple d’un vaste programme de relance de la filière café cacao.


« Je soutiens ces prochaines plantations, qui devraient passer de 128 tonnes aujourd’hui à 5 000 tonnes de café et à 10 000 tonnes de cacao. Nous voulons réhabiliter toutes les plantations pour pouvoir développer et soutenir notre économie. »

Le projet Alanga a bénéficié d’un don de 500 millions de francs CFA de la Banque africaine de développement (BAD). Robert Masumbuko, son représentant, réaffirme l’engagement de la BAD dans la relance de l’agriculture au Gabon.


« Nous avons notre deuxième pilier de la stratégie de la banque, qui est de nourrir l’Afrique. Nous avons tout à fait conscience qu’ici au Gabon, dans le café, mais au-delà dans l’ensemble des autres chaînes de valeur, nous pourrons également accompagner le pays. C’est un excellent début. »

Au Gabon, le marché du café et ses dérivés pèsent entre cinq et dix milliards de francs CFA. Le pays mise sur ce juteux marché avant l’international, où les prix sont fluctuants

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